EFFONDREMENT DES MARCHÉS FINANCIERS : LE CORONAVIRUS N’EXPLIQUE PAS TOUT

The Conversation, 25/03/2020 - Auteure: Valérie Mignon

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La crise sanitaire intervient après une année 2019 exceptionnelle en termes de performances boursières. Johannes Eisele / AFP

 

Le lundi 9 mars 2020, après l’échec du sommet exceptionnel de l’OPEP+ visant à enrayer l’effondrement des prix du pétrole, toutes les places financières dévissent, affichant des records à la baisse. Paris enregistre alors sa plus forte chute depuis 2008 perdant 8,4 %, Francfort accuse une diminution de 7,9 % – du jamais vu depuis le 11 septembre 2001 – et Milan dégringole de 11,2 % en une journée.

Depuis, les indices boursiers ne cessent de cumuler les « plus bas ». Une telle chute des cours était-elle prévisible ? Comment l’expliquer ? Deux facteurs sont à l’œuvre, l’un prévisible, l’autre non.

Un retour attendu aux fondamentaux

La correction à la baisse des marchés financiers était à attendre, indépendamment de la crise sanitaire actuelle. Certes, son ampleur ne l’était pas, mais la chute ne constitue pas, en soi, une surprise. Il en est de même pour l’effondrement du prix du pétrole, considéré comme un baromètre de l’économie.

Pour comprendre la situation actuelle, revenons brièvement sur le contexte qui est, à la sortie de 2019, proche d’une certaine euphorie ou bulle financière. L’année 2019 a en effet été marquée par des performances exceptionnelles sur les marchés : +32 % pour le Nasdaq, +29 % pour le S&P500, +26 % pour le CAC 40.

Cette dynamique à l’œuvre en 2019 reflétait-elle la situation économique ? En d’autres termes, de telles performances étaient-elles « normales » eu égard à la conjoncture économique ?

 Évolution des principaux indices boursiers depuis mai 2019. Zone bourse

 

Ces questions se posent avec d’autant plus d’acuité que le contexte qui prévalait l’an dernier était bien incertain : ralentissement économique latent, érosion de la croissance des pays émergents, mouvement des « gilets jaunes » en France, interrogations sur le devenir de l’Union européenne suite au Brexit, craintes liées à la soutenabilité de la zone euro, tensions commerciales entre la Chine et les États-Unis, début de nouvelles tensions géopolitiques entre les États-Unis et l’Iran… ; autant de facteurs qui contribuent à nourrir l’incertitude au niveau économique.

Le caractère accommodant des politiques monétaires menées par les banques centrales renforce ce constat, au sens où de telles politiques sont généralement plutôt observées en période de récession économique...

 

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