Les technologies bas-carbone sont fortement consommatrices de minerais critiques dont l'extraction et la transformation génèrent de lourdes externalités négatives sur le plan socio-environnemental. Les flux commerciaux mondiaux de ces matériaux et technologies s'inscrivent dans une macroéconomie singulière, chargée d'enjeux géopolitiques et de stratégies nationales.
Cet article vise à s'appuyer sur les cadres théoriques de la justice environnementale et de la macroéconomie écologique afin d'évaluer l'allocation matérielle mondiale des minerais critiques et des technologies bas-carbone, et de remettre en question son équité et son efficacité, sous l'angle de la théorie de l'échange écologique inégal.
Les pays miniers périphériques assument les lourds coûts socio-environnementaux liés aux activités extractives, tandis que les flux commerciaux mondiaux permettent une répartition asymétrique des flux matériels vers les pays plus riches du centre. Deux pays se distinguent : La Chine, en tant que semi-périphérie, et les États-Unis, en tant que centre contesté.
Cet article examine également comment l'évolution de la géopolitique, la fragmentation géoéconomique et les stratégies nationales pourraient modifier ce schéma d'échange écologique inégal.
Ce papier étudie les liens entre minerais stratégiques et investissements directs à l'étranger. Je contribue à la littérature sur la FDI-resource curse en étudiant les minerais stratégiques, la matière première fondamentale de la transition énergétique.
Le papier présente un panorama précis des minerais stratégiques, de leurs usages, de la distribution géographique de la production de minerais. Cette présentation permet de mettre en avant les nouveautés et les particularités des minerais stratégiques qui, du fait de leur pluralité, de leur complexité et de leurs interdépendances, représentent une matière première énergétique bien différente des hydrocarbures, mais d'intérêt capital pour les besoins de la transition énergétique.
L'étude économétrique en données de panel au niveau macroéconomique permet de retrouver les résultats de la littérature, à savoir une relation négative entre investissements directs étrangers et la présence d'hydrocarbures, la FDI-resource curse. Le coeur de mes résultats contribuent à la littérature en mettant en avant une relation positive entre investissements directs étrangers et la présence de minerais stratégiques. Les minerais stratégiques échappent donc au phénomène de FDI-resource curse. Ces résultats s'expliquent par les caractères nouveaux et particuliers des minerais stratégiques qui représentent de nouveaux enjeux et n'obéissent pas aux mêmes règles que les hydrocarbures. Le papier discute donc les conséquences économiques ambigües de cette relation positive entre minerais et investissements étrangers.
Enfin le papier évoque les conséquences en termes de stratégies géopolitiques autour des enjeux des minerais stratégiques, en termes de production, de besoins et de souveraineté énergétique, et met en avant la stratégie et la clairvoyance globale de la Chine.
Mot(s) clé(s)
minerais stratégiques, investissements directs à l'étranger, malédiction des ressources